10 septembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Thierry Claeys, « Le contrôleur général des finances : les faux-semblants d’un pouvoir », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.124341
Jusqu’en 2004, la thèse générale tendait à démontrer le caractère omnipotent et omniprésent de la charge de contrôleur général des Finances et ceci pour deux raisons : la place prépondérante qu’aurait occupée Colbert auprès de Louis XIV – une vision à nuancer – et la place du ministre des finances en France depuis le Second Empire et la IIIe République. Cette thèse n’a jamais vraiment été remise en cause jusqu’à l’aube du XXIe siècle.Travaillant depuis de nombreuses années sur la période 1689-1789 – je dépasse ce cadre chronologique –, j’ai pu constater la distorsion entre les théories héritées depuis plus d’un siècle et la réalité. Depuis le décès de Colbert, les pouvoirs du contrôleur général des finances étaient grandement restreints. Son champ d’action se bornait à faire entrer les recettes fiscales et à consolider le crédit de l’État. Il n’avait pas les compétences pour contrôler les dépenses. Tout juste pouvait-il émettre des conseils. Il devait composer avec les secrétaires d’État et les financiers, avec des fortunes diverses.