8 juillet 2019
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Amélie Lecoq, « Mériter son salut : enjeux des œuvres dans les enseignements du Séminaire français de Lausanne (XVIIIe siècle) », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.135702
Durant le XVIIIe siècle, le calvinisme se transforma et s’adoucit pour mettre en valeur la liberté humaine. Les enseignants du Séminaire de Lausanne (1726-1812) sont soupçonnés d’avoir favorisé la diffusion de théories sociniennes et arminiennes auprès de leurs élèves français et d’avoir propagé ces idées au Désert et dans les Églises. Peut-on dire que les leçons évoluèrent comme le protestantisme réformé en Europe ?À l’aide de notes de cours d’étudiants et de l’ouvrage de Samuel Secretan (La Théologie chrétienne, 1774) qui leur était fourni, on peut définir le mot « œuvre » en tant qu’un acte mais aussi une pensée, une appartenance à une communauté de chrétiens obéissant à la loi divine. Toutefois, le mot perd quelque peu de son sens religieux en tant qu’acte de la conscience plutôt qu’acte inspiré par la figure divine. Cela signifie-t-il que les œuvres confèrent à l’homme le salut ? Le professeur répond en protestant : les hommes ne méritent pas leur salut par les œuvres. Mais ils doivent accomplir des œuvres pour leur salut. Ainsi la doctrine enseignée au Séminaire, bien que simplifiée, se rapproche des autres courants calvinistes en Europe qui formulent une nouvelle orthodoxie, un protestantisme raisonné.