8 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Didier Poton, « Le « comité » et l’assistance aux pauvres à La Rochelle au XVIIIe siècle (1775-1792) », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.135732
Entre 1755 et 1761, les protestants de La Rochelle se dotent d’un règlement ecclésiastique qui confie le gouvernement de l’Église à un « comité ». Le dépouillement des sept petits cahiers où sont transcrites les notes prises par les secrétaires successifs de cette institution permet d’appréhender son action. Un comptage des affaires débattues aboutit à conclure que l’assistance aux pauvres domine avant l’encadrement ecclésiastique. Dans un contexte où la pratique cultuelle se déroule au sein de trente-huit « sociétés », fruit d’un compromis entre les élites réformées et les représentants de la monarchie pendant la guerre de Sept Ans, il semble bien que l’assistance s’impose comme un élément d’unité et de dynamisme d’une communauté qui fonde le seul hôpital protestant du royaume dans cette période et dont une bonne part du fonctionnement repose sur le travail de diaconesses, épouses ou veuves de grands négociants. L’exemple rochelais permet de mettre en évidence le processus qui voit émerger la pratique de la philanthropie portée par des élites, ici de confession réformée, qui défendent de plus en plus ouvertement une politique de sécularisation de l’assistance aux pauvres.