14 janvier 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Philippe Bragard, « Les ingénieurs des fortifications dans les Pays-Bas espagnols, 1530-1713 », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.155272
Durant les deux siècles de règne des Habsbourg d’Espagne sur les Pays-Bas, près de 460 ingénieurs ou considérés comme tels à tort ou à raison ont été au service du gouvernement de Bruxelles pour assurer la mise en défense du pays. Introduits par Charles Quint et quelques membres de son immédiat entourage, les premiers sont italiens. Homme nouveau de la Renaissance, l’ingénieur apparaît parmi les fonctionnaires les mieux rémunérés. Groupe existant hors de l’armée mais en étroite collaboration avec elle, il se militarise très lentement à partir du second tiers du xviie siècle, tandis que la formation assurée au départ par apprentissage, passe par des écoles de mathématiques fondées par les jésuites et l’université de Louvain pour finir par une académie de mathématiques fondée en 1674 à Bruxelles. Leur champ d’activité est vaste, de la fortification à la proto-industrie en passant par l’hydraulique, l’urbanisme, la cartographie, l’architecture… Certains contemporains de Vauban ont eu un rôle au moins aussi important dans leur propre pays bien qu’ils soient restés oubliés. Tous présentent les mêmes caractères sociaux et professionnels : endogamie, errance tout azimut au gré des missions, reconnaissance au mérite par les gouvernants. Leur fidélité au pouvoir demeure toutefois aléatoire mais cela n’entame pas leur réengagement par celui-ci tant leurs compétences techniques sont indispensables en temps de guerre endémique.