Stendhal et l'érotisme romantique

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4 octobre 2016

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Alexandra Pion et al., « Stendhal et l'érotisme romantique », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.40486


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Le terme érotisme est un paradigme lexicalisé à la fin du XVIIIe siècle. Employé au sens de « désir amoureux » chez Rétif de la Bretonne en 1794, défini comme « amour sensuel » par Pierre Larousse dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, l’érotisme convoque une dynamique du désir et du plaisir rattachée aux sens et à la sensation. À ce titre, ce néologisme présente un intérêt majeur dans l’histoire des idées car, en désignant une forme particulière de l’amour, celle de l’« amour sensuel », c’est-à-dire propre aux sens, qui émane des sens, sa lexicalisation indique qu’il est essentiellement lié aux études scientifico-philosophiques de l’école sensualiste puis idéologique qui ont ancré le discours amoureux dans la vie sensitive et sensorielle. Or, la pensée romantique a hérité de ces philosophies, notamment celle de Stendhal : l’ensemble de l’œuvre stendhalienne nous présente un écrivain dont la pensée se rattache aux théories de la sensibilité, à plus forte raison dans De l’amour qu’il publie en 1822 et qui s’ouvre sur cette définition qui fait écho à celle de Pierre Larousse : « Aimer, c’est avoir du plaisir à voir, toucher, sentir par tous les sens, et d’aussi près que possible un objet aimable et qui nous aime. » A-t-il pour autant la même conception que ses maîtres idéologues et sensualistes dont il se réclame ? Car, à la croisée de deux siècles, Stendhal est également un romantique dont les théories philosophiques de la sensibilité trouvent un écho esthétique, donnant ainsi son sens plein au terme érotisme qu’Octavio Paz définit comme « le fils de la philosophie et du sentiment poétique qui transfigure en image tout ce qu’il touche » (La Flamme double : amour et érotisme). L’idée de cet ouvrage sur Stendhal et l’érotisme romantique est ainsi née de la mise en rapport et de l’articulation de deux interrogations : quelle conception de l’érotisme Stendhal a-t-il eu à l’époque romantique, au premier chef dans De l’amour ? Et, au regard des définitions actuelles de l’érotisme, dans quelle mesure pouvons-nous considérer De l’amour comme le premier ars erotica occidental moderne dont ont hérité nos érotologues contemporains ?

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