11 juillet 2017
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Laurence Charlier Zeineddine, « Chapitre I. Le corps saisi. La « prise », un schème étiologique de l’infortune », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.41719
Dans les trois communautés où j’ai séjourné, l’extraction et la perte occupent une place centrale dans la nosographie locale. L’ensemble des discours est rythmé par les emplois des verbes quechuas jap’iy (prendre, saisir), urqhuy (retirer, enlever), apay (amener, emmener, emporter), mikhuy (manger) et q’alachiy (vider). Les humains se décrivent en effet comme étant (ou susceptibles d’être) privés de leur âme, de leurs substances vitales (la graisse ou le sang), de leur force ou de leur vie. N...