Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne

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4 juin 2018

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Carole Avignon et al., « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.44716


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Les auteurs ont cherché à poser les jalons d’une histoire sociale et culturelle de la bâtardise dans les sociétés européennes du Moyen Âge et de l’époque moderne. La diversité des disciplines mobilisées (histoire, histoire du droit, linguistique, littérature, démographie historique) permet de mettre en valeur la pluralité des approches d’un statut intrinsèquement complexe, d’une réalité sociale irréductible à un modèle unique, dont l’appréciation par l’Église, la société ou la parenté oscille entre exclusion et intégration, stigmatisation et réhabilitation. Ils ont articulé l’approche théorique de ce que le droit nous dit d’un statut pensé comme outil de contrainte pour hiérarchiser les filiations et promouvoir l’institution matrimoniale, à celle, pratique, de profils ou de destins particuliers. La bâtardise renvoie à une « macule de geniture » ou un defectus natalium qui stigmatise l’enfant (naturel, adultérin, ou sacrilège) né d’un couple qui n’était pas uni en « loial mariage ». Les bâtards sont exclus des ordres sacrés et de l’héritage de leurs parents ; leur témoignage est irrecevable en justice ; de nombreux métiers leur sont inaccessibles. L’« honnêteté de leur conversation » peut toutefois permettre de motiver une demande de dispense auprès du pape pour accéder aux ordres majeurs ou une légitimation auprès des pouvoirs souverains pour hériter de leurs parents ou accéder à des offices. Pour les autres, théoriquement sans gens ni genus, quel destin se profile donc ? Une parentalité particulière s’exprime selon que l’enfant est accueilli dans une fratrie, dans la maison de son père, ou qu’il est abandonné aux institutions charitables qui se substituent au père charnel ; selon aussi que l’enfant naît ou non dans la noblesse qui lui offre un temps certaines opportunités d’ascension sociale. L’ambiguïté du regard des sociétés anciennes sur ce statut se révèle aussi dans la manière dont les littératures médiévales et modernes ont pu mobiliser la figure du bâtard, « monstre politique », incarnation d’une hybridation originelle qui permet de problématiser les normes sociales et politiques de leurs temps.

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