4 juin 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Emmanuelle Santinelli-Foltz, « Naître in ou extralegitimo matrimonio », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.44731
Présenter un état des lieux quant à la filiation illégitime pour les premiers siècles du Moyen Âge (VIe-XIe siècle) est complexe : outre le fait que la documentation l’évoque assez peu, tout le monde n’en donne pas la même définition et n’en tire pas les mêmes conclusions, sans compter que les situations, et donc les statuts, peuvent évoluer, notamment avec l’évolution du rapport de force en jeu. L’objectif de ce chapitre cherche ainsi à faire, dans le monde franc, un premier balayage – sans prétendre à l’exhaustivité – des différents types de sources (qui ne donnent qu’une vision partielle et partiale) pour y repérer, d’abord, les enfants susceptibles d’être nés (ou les naissances) en dehors d’un mariage légitime et en proposer une typologie et pour saisir ensuite de quelles manières ils retiennent l’attention, en soulignant notamment ce qui les distingue ou non des autres enfants issus d’une union légitime. Même si l’image de la filiation illégitime est d’un grand flou, la période semble marquée par une prise de conscience de plus en plus nette à partir de l’époque carolingienne, avec une intensification au tournant des Xe et XIe siècles, que les enfants n’ont pas les mêmes droits, notamment en matière d’héritage, selon qu’ils sont considérés comme légitimes ou illégitimes, ce qui ne les empêche pas d’être tous membres à part entière du groupe familial et de contribuer à en défendre les intérêts.