4 juin 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Sylvie Steinberg, « La tache de bâtardise en France sous l’Ancien Régime », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.44792
Sous l’Ancien Régime, les commentateurs et interprètes du droit canonique et civil (auteurs de dictionnaires, de recueils d’arrêts ou de manuels de jurisprudence) attribuent fréquemment aux enfants nés hors mariage une « tache » ou une « macule » de naissance voire une « note d’infamie ». À ces expressions figées dans le vocabulaire juridique sont associées un certain nombre de réflexions sur la nature, les origines, les contours de cette « indignité » mais aussi sur les moyens de réhabilitation qu’aménagent aussi bien les institutions ecclésiastiques que monarchiques, chacun dans leurs domaines de compétence respectifs (légitimation, dispense). Ces réflexions dessinent une échelle d’indignité parmi les enfants bâtards en fonction de leur éligibilité à la réhabilitation. Elles amènent à s’interroger plus largement sur la valeur et la force des statuts personnels liés à la filiation dans la société française d’Ancien Régime.