Littérature et interdits

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Supplice : le livre brûlé, la page censurée, la parole jugulée. Face à l'interdit, qu'il ressortisse au fait du Prince, à l'ordre de la loi ou au tabou fondateur, les littératures ont inventorié tous les registres de la transgression, de l'affrontement outrancier aux contournements les plus subtils – et, parfois, les plus douloureux. Délice : car toute écriture qui, au terme de ce face-à-face, demeure, ne garde le souvenir de l'interdit que pour mieux déployer la puissance de son texte. Au point, parfois, de fonder sur cette trace sa qualité d'œuvre littéraire. Si les 29 études de ce recueil, présentées au XXVe Congrès de la Société française de littérature générale et comparée à Rennes en 1995, ouvrent tout grand l'éventail des littératures du monde entier, c'est pour mieux scruter, du Japon à l'Afrique noire, de l'Europe aux Antilles, les formulations infiniment variées du même paradoxe : dire l'interdit, c'est toujours, en littérature, contraindre la contrainte, en l'acculant à ses propres significations.

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