26 avril 2019
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Marie-Françoise Baslez, « Entre dissidence et résistance : la symbolique des supplices dans l’Orient hellénisé d’après les récits juifs de martyre », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.53681
Dans le domaine de l’histoire culturelle et religieuse du monde antique, Grecs et Juifs s’accordent un langage symbolique du corps supplicié, ce dont témoignent de célèbres histoires sur les philosophes, les récits de martyre juifs, mais aussi des descriptions historiques d’exécutions bien réelles. Dans le langage de la philosophie, c’est l’occasion d’affirmer la liberté de parole en dénonçant le tyran et la conquête de la liberté intérieure, avec l’image du « corps-sac », conformément à la tradition platonicienne. Dans le langage de la justice des hommes, les supplices sont indicatifs du crime commis, puisqu’ils utilisent le principe de la peine réflexive. Dans le langage de la justice de Dieu, enfin, pour les récits de martyre juifs, le corps mis en pièce renvoie paradoxalement l’image d’un corps recréé par Dieu, ressuscité, l’œuvre du Créateur restaurant l’œuvre de dé-création du persécuteur.