25 avril 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Benjamine Toussaint, « « What can I do with a girl who has been educated in Scotland? » ou l’art de remettre en question le modèle patriarcal anglo-centrique selon Susan Ferrier », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.55621
« What can I do with a girl who has been educated in Scotland? ». Cette question formulée par la mère de l’héroïne de Marriage souligne le double handicap dont souffrent à la fois cette héroïne et son auteure, Susan Ferrier. Derrière un conformisme apparent, ce roman aborde les questions de la condition féminine et de l’identité écossaise et formule un certain nombre de critiques sur la société de l’époque. Certaines de ces revendications font écho au discours proto-féministe de Mary Wollstonecraft en affirmant le droit pour les femmes de choisir leur époux indépendamment des critères matériels du marriage market et la nécessité pour elles d’avoir accès à une éducation qui leur permette de développer leurs facultés intellectuelles et rationnelles afin d’échapper aux chimères de la passion amoureuse et de choisir un compagnon dont les qualités morales et intellectuelles soient en harmonie avec les leurs. Ce n’est pas seulement dans les relations conjugales mais également au sein de l’union anglo-écossaise que Susan Ferrier cherche à instaurer une nouvelle forme d’équilibre en dénonçant les représentations caricaturales dont sont souvent victimes ses compatriotes. Sans être féministe ni nationaliste à proprement parler, ce roman témoigne bien d’une certaine forme d’engagement en remettant en question les schémas andro-et anglo-centriques de son époque.