Chapitre VIII. L’humanisme parisien du début du xvie siècle et les figures antiques du sage : autour de Jacques Lefèvre d’Étaples et Charles de Bovelles

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10 juillet 2019

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Anne-Hélène Klinger-Dollé, « Chapitre VIII. L’humanisme parisien du début du xvie siècle et les figures antiques du sage : autour de Jacques Lefèvre d’Étaples et Charles de Bovelles », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.56015


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L’humanisme, à Paris, au début du XVIe siècle, se développe en relation étroite avec l’activité et l’idéal pédagogiques du groupe des « fabristes » – Clichtove, Bovelles, Beatus Rhenanus, parmi beaucoup d’autres – animé par Jacques Lefèvre d’Étaples. Cette perspective est éclairante pour étudier les éditions de texte (Aristote, Denys l’Aréopagite, des traductions de Ficin, des œuvres de la mystique médiévale…) ou les manuels émanant de ce groupe, que publient d’ailleurs les imprimeurs parisiens majeurs de l’époque : Henri Estienne, Josse Bade. Elle jette aussi un jour nouveau sur des œuvres spéculatives dont les motivations pourraient paraître plus éloignées des impératifs pédagogiques, en particulier les traités philosophiques majeurs de Charles de Bovelles : De intellectu, De sensu, Ars oppositorum, De sapiente (1511). C’est ainsi qu’une part importante du De sensu de Bovelles – traité consacré aux cinq sens et à l’imagination – comprend une réflexion théorique sur la transmission idéale du savoir.Nombreux sont les textes qui évoquent les relations à la fois intellectuelles, affectives et spirituelles qui unissent Lefèvre à ses disciples, et certains de ces derniers entre eux. Des épîtres dédicatoires (rassemblées dans les travaux fondamentaux d’Eugène F. Rice), des correspondances imprimées, des notices bio-bibliographiques écrites par des contemporains et même les dialogues peu connus de l’humaniste de Montauban Alain de Varènes mettent en scène Lefèvre et les siens. Certains témoignages sont extérieurs au groupe ; la plupart émanent des fabristes eux-mêmes. L’éloge et l’idéalisation empruntent à plusieurs reprises leurs références à des figures de sagesse antiques alors particulièrement prisées : Pythagore, Socrate et plus généralement les sages d’une prisca theologia essentiellement oralisée et inspirée, ce qui n’est pas sans paradoxe dans un groupe où le livre devient un medium d’enseignement capital.On s’intéressera donc à la fois aux implications de ces filiations dans la production intellectuelle de ce groupe et aux voies symboliques par lesquelles ces liens sont pensés. Nous nous proposons notamment d’étudier l’importance accordée à l’enthousiasme, à l’inspiration, voire à l’extase : ces concepts nous semblent permettre de dire à la fois l’excellence du maître et la nécessaire autonomie du disciple : la « maîtrise » se fonderait idéalement sur une expérience existentielle singulière, à laquelle le maître pourrait initier par l’exemple, mais que le disciple aurait à expérimenter par lui-même.

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