29 avril 2019
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Émilie Séris, « Le Coniurationis Pactianae Commentarium d’Ange Politien (1478) », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.56612
« Le Coniurationis Pactianae Commentarium d’Ange Politien (1478) » : À la mort de Julien de Médicis, victime de la conjuration des Pazzi le 26 avril 1478, Ange Politien délaisse la poésie épique vernaculaire pour restaurer le commentaire historique en langue latine. Il adapte pour l’occasion les grands modèles historiographiques romains, réinterprétant les faits les plus récents à la lumière des exemples fameux de l’Antiquité. La première partie, le blâme des conjurés, est imitée de l’analyse de la Conjuration de Catilina par Salluste. Le portrait du cerveau de la conjuration en particulier, Jacopo de’Pazzi, est une réécriture de celui de Catilina. La narration des faits emprunte aux Catilinaires de Cicéron des procédés comme l’exaltation de la défense nationale, réaction spontanée des citoyens, et la participation éthique du narrateur à la première personne. L’éloge funèbre de Julien de Médicis puise à la source des Vies de Suétone pour confirmer et consacrer le pouvoir médicéen par la référence au modèle impérial romain. Chez le poète humaniste, la lecture des historiens antiques nourrit une nouvelle fiction au service de la propagande politique.