3 septembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Maria Pia Pedani, « Muslim Ambassadors to Venice up to the 16th century », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.62192
Au Moyen Âge, la ville de Venise avait des relations commerciales avec plusieurs pays musulmans. Les marchands vénitiens qui commerçaient en Orient étaient accompagnés et protégés par des consuls et des ambassadeurs envoyés par leur gouvernement. Cependant quand il y avait des problèmes internationaux, même les souverains islamiques envoyaient leurs représentants diplomatiques à Venise. Sur la base des documents conservés aux Archives d’État de Venise, il est possible de découvrir les noms des souverains qui ont envoyé leurs hommes à Venise et pour quelles raisons. Ils étaient, par exemple, les sultans mamelouks d’Égypte (1465 et 1476), Uzun Hasan émir du Ak Kuyunlu (1470-1475), le Tatar khan Ahmed (1476) et, surtout, les sultans ottomans (à partir de 1384) avec leurs gouverneurs provinciaux (beylerbeyi). Les Vénitiens recevaient ces diplomates de la meilleure façon : ils préparaient des appartements, organisaient des fêtes en leur honneur et les recevaient officiellement au palais ducal. En même temps ils restaient très prudents. Dans cette période, en Europe, il était facile de retrouver des escrocs qui prétendaient être des ambassadeurs envoyés par des souverains lointains et exotiques. Certains d’entre eux, comme frère Ludovico da Bologna (1460), réussi à tromper rois et papes. Les Vénitiens, qui avaient côtoyé les musulmans pendant plusieurs siècles, n’ont pas été dupes et l’aventure de frère Ludovico trouva son inévitable conclusion à Venise.