Partir pour mieux rester : le cas du Sénégal

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12 septembre 2018

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Tony Chafer, « Partir pour mieux rester : le cas du Sénégal », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.62347


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Dans cet article, on soutiendra l’idée que la notion d’une décolonisation conçue comme une « transition menée avec succès » est une reconstruction postérieure des événements, sans grand rapport avec ce qui arriva effectivement : il n’y eut pas de stratégie de sortie soigneusement préparée pour la décolonisation du Sénégal. Cependant, s’il n’y eut pas de stratégie française soigneusement élaborée expliquant pourquoi le transfert des pouvoirs s’est effectué avec une relative facilité, nous devons nous demander quel fut l’ensemble des circonstances historiques qui rendirent cela possible.C’est pourquoi cet article tente d’expliquer le relatif succès de cette décolonisation par trois facteurs : en premier lieu, la longueur de la présence française au Sénégal, remontant à la fondation de Saint-Louis en 1659, qui explique à quel point étaient étroits les liens entretenus entre la France et la société sénégalaise. En relation avec cela, grâce à cette longue histoire de rapports partagés, les leaders politiques français et sénégalais avaient en commun un certain nombre de valeurs et parlaient le même langage en matière de développement et de modernisation. Cela leur permit de coopérer avec succès dans la recherche des termes d’une transition possible. La culture commune en matière de républicanisme français joua ici un rôle-clé. Ensuite, le contexte international favorable joua un rôle capital, et garantit qu’aucune intervention extérieure ne vînt déstabiliser le processus une fois qu’il fut amorcé. Enfin, nous devons prendre en compte la volonté de la France de maintenir sa présence au Sénégal après l’indépendance, ce qui joua un rôle crucial en permettant que la transition politique s’effectue relativement en douceur.

It will be argued in this chapter that the notion of decolonization as a “successfully managed transition” is essentially a post hoc reconstruction of events that bears little relation to what actually happened: there was no carefully designed exit strategy for the decolonization of Senegal. However, if there was no carefully elaborated French strategy behind the relatively smooth transfer of powers, we need to ask what the specific set of historical circumstances was that made it possible. This chapter therefore seeks to explain this relatively successful decolonization by reference to three factors. First, the length of the French presence in Senegal, dating back to the foundation of Saint-Louis in 1659, meant that France developed an exceptional range and depth of links with Senegalese society. Second, and related to this, thanks to their long history of interaction, French and Senegalese political leaders shared certain values and sufficient elements of a common “language” of development and modernization to make successful cooperation over the nature of the transition possible. The shared political culture of French republicanism played a key role here. Third, the benign international context was vital, as this ensured that no external intervention was likely to intervene to destabilize the process once it was under way. Finally, we need to take into account the continuing political commitment to the French presence in Senegal post-independence, which played a key role in ensuring a relatively smooth transition.

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