12 septembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bernard Salvaing, « Le pouvoir dans les sociétés islamiques anciennes du XIXe siècle en Afrique de l’Ouest : l’exemple du Fouta-Djalon », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.62377
Cet article analyse la conception du pouvoir prévalant dans l’État musulman du Fouta-Djalon, et montre qu’il était soumis à une triple limitation : les luttes intestines à l’intérieur des membres du groupe dirigeant de l’État, la volonté des lettrés de contrôler le pouvoir des princes, un refus constant de la centralisation du pouvoir.On comprend mieux cela en lisant le texte « Conseils aux pasteurs », exemple de Miroir des princes ouest-africain, écrit par le grand intellectuel musulman du Fouta-Djalon Cerno Sa’du Dalen vers 1850.Contrairement à ce que l’on observe dans la tradition orientale des États islamiques, le pouvoir du chef de l’État y est plus conçu comme celui d’un pasteur lié aux membres de son troupeau par des liens quasi contractuels. La tradition islamique est ici utilisée dans le sens d’une limitation des pouvoirs du chef, qui est tout à fait en accord avec la conception locale du pouvoir.