5 juillet 2019
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Christiane Page, « Écriture et répétition de la scène traumatique dans l’œuvre de Charlotte Delbo », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.77979
À son retour de déportation, et parce que, dit-elle, « rien ne doit échapper au langage » Charlotte Delbo écrit pour faire mémoire. Ce sera tout d’abord de la poésie, puis du théâtre, l’œuvre théâtrale naissant d’une réécriture de l’œuvre poétique dans une recherche qui s’apparente à une remémoration sans fin de la même scène traumatique : l’adieu à l’homme aimé. Cette irruption du réel, bascule irréversible d’une vie, devient un motif central de son œuvre comme en témoignent non seulement les pièces autobiographiques, sur la guerre et la déportation, mais aussi La Sentence écrite au moment du procès de Burgos (1970) et « Kalavrita des mille Antigone » (1977). Les procédés dramaturgiques qu’elle utilise font de son œuvre non seulement un témoin d’un moment de l’histoire où le malaise dans la civilisation devient synonyme de catastrophe, mais aussi une recherche qui se situe entre éthique et esthétique.