20 juin 2019
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Athéna Efstathiou-Lavabre, « The Cid, A Tragicomedy, out of French made English: By Joseph Rutter », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.80033
Écrite en 1636 et créée au théâtre du Marais en janvier 1637, Le Cid de Pierre Corneille (1606-1684) déclenche un débat théorique sans précédent autour de la dramaturgie classique qui prend petit à petit son assise en France à cette époque, la célèbre Querelle du Cid. La même année, de l’autre côté de la Manche, cette tragi-comédie connaît un destin fulgurant. Traduite en anglais par Joseph Rutter, « un des fils de Ben Jonson » qui écrit surtout dans les années 1630, Le Cid est joué à la cour par la troupe Beeston’s Boys avant d’être reprise au Cockpit Theatre à Londres. Comme en France, la pièce remporte un franc succès en Angleterre, donnant ainsi à Corneille une place très importante dans l’histoire littéraire du pays. Le chapitre commence par aborder très brièvement le contexte – la genèse – de cette traduction, avant de traiter des deux textes qui permettent de saisir la démarche traductive de Rutter, sa dédicace à Dorset et son adresse au lecteur, afin de voir si ces paratextes offrent l’idée d’une ébauche de théorie de la traduction. S’agit-il d’une traduction fidèle ou Rutter se permet-il quelques libertés ? Il est ensuite question des différences structurelles entre la pièce originale et sa traduction, dont les dissemblances les plus flagrantes sont soulignées, et des stratégies de Rutter pour angliciser l’œuvre de Corneille. Enfin, le recours à des sources primaires de l’époque contribue à mettre en avant quelques différences majeures entre les dramaturges français et anglais au XVIIe siècle.