5 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
H. Finter, « La voix atopique : présences de l’absence », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.80771
L’unité conventionnelle du corps et de la voix, garantie par la présence de l’acteur sur scène et garante du présent de sa représentation, a subi depuis plus de soixante ans les assauts d’un théâtre d’art qui finit par remettre en question la notion de présence. Interrogée dès 1945 par les radiophonies d’Artaud et, de surcroît, vingt ans plus tard, par l’introduction par Beckett du magnétophone sur les planches (Krapp’s Last Tape, That time), cette unité et son effet de présence sont alors entamés par l’évolution de la technologie – l’invention du microport, du vocodeur et du sampler – à partir des années 1970, un processus qui permet de citer sur les planches à la fois l’œil et la voix cinématographiques, à travers l’utilisation de voix acousmatiques, d’une part, et de gros plan visuels et auditifs, d’autre part. Le théâtre réagit et donne de nouvelles réponses à un phénomène de société, influencé par les médias. C’est à partir de l’interpellation des pulsions scopique et invocative que se crée la présence de l’absence vocale comme imaginaire. Mettre en scène cette absence de la présence peut aboutir à un théâtre sans acteurs (Stifters Dinge de H. Goebbels).