5 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
M.-M. Mervant-Roux, « Les soundscapes hantés d’Inferno », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.80807
À travers l’exemple d’Inferno de Romeo Castellucci, créé en juillet 2008 à Avignon, dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, Marie-Madeleine Mervant-Roux évoque certains effets de surprésence obtenus récemment au théâtre à l’aide de sons électroniques ou électroacoustiques et tente de saisir en quoi ceux-ci représentaient une innovation, son hypothèse étant que leur nouveauté venait moins des nouvelles technologies elles-mêmes que de la modernité de la relation au son manifestée par les artistes, en l’occurrence Romeo Castellucci, metteur en scène, Scott Gibbons, musicien et créateur sonore et Joost Fleerackers, ingénieur et régisseur son. La surprésence est un effet spectral intense qui touche non pas les figures scéniques mais le dispositif scénographique entier. Nourris de musique minimaliste comme de bandes-son de cinéma (films de science-fiction et films catastrophe), ces artistes exploitent et explorent les modes savants et populaires d’émotions psychoacoustiques et d’écoute de l’invisible.