L’Argentine et ses peuples autochtones ou la saga d’un impossible métissage

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4 juin 2019

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Sabine Kradolfer, « L’Argentine et ses peuples autochtones ou la saga d’un impossible métissage », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.89452


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Les classifications sociales de la population qui sont actuellement utilisées en Argentine sont très différentes de celles d’autres pays d’Amérique latine (Mexique ; Pérou, etc.), puisque les catégories de métis ou ladino n’y apparaissent pas mais semblent s’être diluées dans celle des criollos, marginalisant ainsi l’apport autochtone dans la construction idéologique nationale. À la fin du XIXe siècle, après les guerres de conquête des territoires qui étaient restés sous contrôle indien, les politiques publiques nationales étaient essentiellement motivées par le souci d’homogénéiser la population. Durant le processus de construction identitaire nationale du début du XXe siècle, les autochtones qui avaient survécu aux affrontements militaires ont été considérés comme des groupes de « barbares » en voie d’assimilation au reste de la population « civilisée ». Or depuis les années 1980, des pans de population se sont détachés de la catégorie des criollos pour revendiquer des identités autochtones et l’octroi de droits particuliers à partir de plateformes politiques qui articulent le local, le national et l’international en défiant les discours homogénéisants de l’Etat tout en maintenant et en reproduisant un fort clivage entre « eux » et « nous ».

In Argentina, current social categorizations are very different from those used in other Latin American countries (Mexico, Peru, etc.). Albeit categories such as mestizo or ladino are not in use, they seem to have been diluted into the criollo category, which in practice also has the effect of marginalizing the indigenous component within the dominant ideology of national construction. At the end of the nineteenth century, after the war to conquest the territories that had remained under indigenous control, national public policies were essentially motivated by the interest in homogenizing the population. During the process of national identity construction at the beginning of the twentieth century, the indigenous populations who had survived the military strikes were labelled as « barbarians », while the rest of the population was presented as « civilized ». However, since 1980, groups that had previously been included into the criollo category started to claim indigenous identities and differentiated rights defying homogenizing discourses of State construction. They have done so through political platforms that articulate local, national and international activism, while at the same time they maintain and they reproduce a strong division between « them » and « us ».

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