14 juin 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Pierre Sorlin, « Communautés rurales en dissidence : Les Camisards (René Allio, 1972) et Winstanley (Kevin Brownlow, Andrew Mollo, 1975) », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.95898
Deux films qui partagent beaucoup de points communs. Réalisés à une époque où le souvenir de mai 1968 et la guerre du Vietnam étaient encore l’actualité, traitant l’un comme l’autre de petites communautés rurales entrées en dissidence pour des motifs religieux et en réaction à une forte oppression sociale, ils se conformaient au modèle classique d’un tableau de la situation, suivi d’épisodes violents, menant à la défaite des insoumis. Ce qui séparait les deux œuvres était la manière de filmer, un usage éclatant de la couleur, magnifiant les Cévennes dans le film français, un emploi subtil, élégant du noir et blanc, restituant l’atmosphère humide et douce de la campagne anglaise dans l’autre réalisation. Autrement dit, comment, pour les cinéastes, l’invention cinématographique comptait davantage que l’hypothétique retour vers une époque totalement révolue.