28 août 2018
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Marie-Françoise Boyer-Vidal, « L’éducation des filles et la littérature de poupée au XIXe siècle », Presses universitaires de Rouen et du Havre, ID : 10.4000/books.purh.1749
Le recours aux jeux et aux jouets dans le cadre d’une éducation familiale se développe dès le XVIIe siècle. Mais ce sont surtout le XVIIIe et plus encore le XIXe siècle qui en généraliseront l’usage. La littérature de poupée qui est spécifiquement destinée aux filles est, de ce point de vue, exemplaire. Très abondante au point de devenir un genre littéraire, elle amuse des générations de fillettes et les modèle selon les normes morales, culturelles et sociales d’une société bourgeoise triomphante. Les nombreux épisodes et illustrations relatifs à l’éducation de la poupée par sa jeune maîtresse attestent ce détournement du jeu à des fins éducatives. De ce point de vue, la littérature de poupée qui se situe à la jonction de trois outils pédagogiques majeurs : le livre, le jouet et l’image, apparaît bien comme un objet culturel de l’enfance privilégiée, au service d’une éducation du genre.