Bartleby : le scribe de la faim

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15 octobre 2020

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Édouard Marsoin, « Bartleby : le scribe de la faim », Presses universitaires de Strasbourg, ID : 10.4000/books.pus.24182


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Cette contribution étudie la manière dont Bartleby le scribe de Herman Melville interroge les liens entre régimes alimentaires et régimes identitaires. Le régime de Bartleby est à la fois idiosyncratique (il se nourrit exclusivement de petits biscuits au gingembre) et autotélique (il finit par se nourrir de sa seule formule), déstabilisant les cadres d’appréhension identitaires et appétitifs du narrateur, pour qui Bartleby est indigestible. Le refus de Bartleby (ou plutôt, sa préférence négative) est simultanément une grève (il refuse de travailler) et une grève de la faim (il refuse progressivement de s’alimenter), et à ce titre l’une des premières grèves de la faim littéraires. Bartleby est en effet un « artiste de la faim », ou plutôt, un scribe de la faim, dont le spectacle produit des effets sur le narrateur et provoque une révolution de régime. Construite sur le modèle intertextuel de la comédie des humeurs de Ben Jonson, où chaque personnage est réduit à un seul et unique affect, Bartleby le scribe est une comédie des régimes qui ne prête pas toujours à rire, et Bartleby le « médecin d’une Amérique malade », pour reprendre l’expression de Deleuze, dont le traitement est éthique autant que diététique : sa grève de la faim conduit à la démultiplication des affects.

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