24 juin 2020
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Jean-François Puff et al., « Jacques Roubaud : un « enfant perdu » d’Aragon », Presses universitaires de Strasbourg, ID : 10.4000/books.pus.7638
Il existe une œuvre poétique de Jacques Roubaud antérieure à celle que le poète reconnaît comme son œuvre véritable, celle-ci ne débutant qu’en 1967, avec la publication de ∈ aux éditions Gallimard : il s’agit d’une poésie écrite dans la mouvance d’Aragon. Le jeune Roubaud est en effet influencé à la fois par la période surréaliste et par le lyrisme de la résistance ; à cela se lie son propre engagement communiste. Il publie donc des poèmes dans Europe ou Les Lettres françaises, qu’il reniera par la suite. C’est l’histoire de ces publications et de ce reniement que nous exposons ; cependant, il n’est pas possible d’en rester à des considérations purement factuelles. Le reniement ouvre un débat de poétique. Lorsque Roubaud se détache d’Aragon en effet, il le fait en revendiquant pour son propre compte la forme du sonnet, ainsi que la tradition lyrique occitane, sans en référer explicitement à son aîné. On cherche donc à exposer ce que Roubaud doit à Aragon, malgré tout, sur le point du rapport à la tradition poétique, avant de montrer en quoi il se différencie radicalement de lui.