24 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Erwan Caulet, « Portrait de groupe avec Aragon », Presses universitaires de Strasbourg, ID : 10.4000/books.pus.7770
L’article développe deux idées. La première ébauche le portrait de l’intellectuel communiste en critique littéraire ; la seconde propose une analyse du cas Aragon à ce miroir. Et ce pour la période de l’après-guerre, celle où le « champ littéraire » communiste est le plus structuré : revues, maisons d’édition… ; celle où la « contrainte » est la plus pesante – c’est la Guerre froide. L’article cherche ainsi à reconstituer la « petite bibliothèque rouge » communiste, telle que les échantillons constitués par les « bibliothèques des batailles du livre » et la page littéraire des Lettres françaises (particulièrement le feuilleton d’André Wurmser) permettent de la restituer : quels livres sont lus, mis en avant, rejetés ? Selon quelles logiques ?… L’idée est de saisir l’univers littéraire, la « culture littéraire » communiste, c’est-à-dire ce qu’est concrètement être intellectuel et communiste, ce qu’est concrètement la production d’un savoir par un communiste. Puis l’article prolonge le questionnement dans le cas d’Aragon et pose une série de jalons sur son insertion dans ce cadre d’ensemble : sa conformité à celui-ci, sa distance à lui, son insertion dans la dynamique d’ensemble, de la polémique avec Garaudy en 1946 marquant la plongée dans la Guerre froide aux articles à dimension dérogeante et dissonante de la même période… Il cherche à repérer les signes de l’appartenance d’Aragon, le périmètre de son allégeance non par lui-même mais au miroir du « portrait de groupe » de l’intellectuel communiste en critique littéraire. D’où le « portrait de groupe, avec Aragon ».