28 mai 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Heidi Mercenier, « Chapitre III. La libre circulation des personnes et les justifications de l’UE, statut : c’est compliqué ! », Presses de l’Université Saint-Louis, ID : 10.4000/books.pusl.3084
La libre circulation des personnes est généralement présentée comme l’un des éléments clés de l’intégration européenne. Les pratiques qui en découlent, telles que l’intensification des interactions entre les citoyens des différents États membres, ont été envisagées comme l’un des moteurs centraux de l’acceptation sociale de l’intégration européenne. Toutefois, la libre circulation semble souvent insuffisante pour envisager un rapport plus concret des citoyens à l’égard de l’Union européenne, même de la part des plus mobiles d’entre eux. En s’appuyant sur les paroles collectées lors de six entretiens collectifs menés auprès de jeunes Bruxellois, ce chapitre met en avant les manières dont ce cadre de perception est mobilisé pour imaginer l’Union européenne. Il esquisse la complexité des usages de ce cadre de perception : la libre circulation est une liberté indissociable de la concurrence économique qu’elle semble engendrer. La libre circulation est aussi mobilisée pour questionner l’utilité en tant que telle de l’Union européenne. Cette recherche invite alors à remettre en perspective la position souvent privilégiée accordée à la libre circulation dans les documents officiels de la Commission européenne, qui présente celle-ci comme un moyen de rapprocher le projet européen de ses citoyens, et à prendre en compte la complexité des liens entre libre circulation et Union européenne.