6 avril 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Pierre Lebrun, « Vers une architecture immatérielle », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.146441
L’introduction du fer et du béton armé dans la construction a conduit dès la seconde moitié du 19e siècle les ingénieurs et les architectes à réduire le poids de nombreux édifices, sans cependant remettre en cause le principe traditionnel de l’architecture pesant sur le sol. Une rupture épistémologique s’est produite au sortir de la Seconde Guerre mondiale quand on assista dans le monde industrialisé à un ensemble de réflexions et de recherches qui renversèrent ce principe. Les structures tendues, les dômes géodésiques, les structures membranes, les structures gonflables conçues à cette époque s’accompagnèrent de l’émergence d’une architecture du « non-poids » où le concept d’attache au sol a été substitué à celui traditionnel de fondation. La perspective asymptotique de cette orientation fut formulée par l’inventeur de formes Robert Le Ricolais qui affirmait avoir pour projet de « réaliser des portées infinies avec des points d’appuis nuls ». Il s’agit ici d’exposer et d’illustrer comment ce courant de pensée est apparu, s’est diffusé, et a été traduit ou réalisé dans des projets.