6 avril 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Damien Bonnec, « Diatope et diatopie », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.146461
La pratique de l’architecture est volontiers rappelée lorsque l’on aborde la musique de Xenakis. Pour sûr, certaines de ses œuvres obéissent à des processus d’agencement issus des mathématiques, et font parfois de sa musique de véritables constructions vectorielles ou statistiques. Mais d’autres dispositifs associent tout autrement l’architecture et la musique. Ses polytopes, en particulier, se veulent de nouveaux lieux d’écoute et de sensation en lesquels se conjuguent plusieurs disciplines. La création de Diatope(1978) est de ceux-là. Or si le dispositif en lui-même a pu intriguer par son intermédialité, son titre n’a pourtant pas fait l’objet d’un examen poussé, et ce, malgré son sens nouveau. En poursuivant les recherches de Foucault sur l’hétérotopie, et prenant également en compte les analyses du géographe Yves Lacoste, cette communication entend donc approfondir le lien entre architecture et musique autour de la notion de diatopie. Il s’agira d’abord de définir ce que pourrait recouvrir théoriquement une diatopie ; s’organise-t-elle au moyen d’une séparationou propose-t-elle une traverséede territoires ? En prenant appui sur la seconde option, nous verrons que la diatopie relève d’une certaine transparence critique, et nous devrons comprendre le(s) type(s) d’articulation spatiale, voire disciplinaire, que la diatopie pourrait exercer. En poursuivant cette étude, il sera intéressant de voir enfin si les œuvres purement musicales de Xenakis ont pu développer en interne ce jeu de transparence sensible.