La réduplication des statuettes d’Osiris en bronze du temple d’Ayn Manawîr (oasis de Kharga, Égypte) : techniques et croyances

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8 février 2024

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Florence Gombert-Meurice, « La réduplication des statuettes d’Osiris en bronze du temple d’Ayn Manawîr (oasis de Kharga, Égypte) : techniques et croyances », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.151607


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D’après les études archéologiques du petit temple dédié à Osiris-Iw sur le site d’Ayn Manawîr dans l’Oasis de Kharga, c’est suite à l’effondrement de deux chapelles, alors qu’elles étaient encore en fonction, que trois cent quatre-vingt-quatre statuettes en bronze ont été ensevelies, sans doute à l’époque de la première domination perse (525-401 av. J.-C.). Ce corpus au contexte archéologique exceptionnel est surtout constitué de figurines du dieu Osiris. L’étude de leurs techniques de fabrication s’est révélée d’un grand apport pour leur compréhension iconographique. En effet, quatre figurines d’Osiris en bronze, mises au jour sur un socle commun en bois, ont manifestement été tirées en cire à partir d’un même moule. L’hypothèse a ainsi été formulée d’une possible corrélation de l’usage d’un même moule pour la fabrication de plusieurs statuettes avec l’objectif de les présenter ensemble, sur un même socle – une iconographie par ailleurs bien attestée. Par la comparaison des hauteurs « talons-épaules » de toutes les statuettes et leur analyse typologique, il a été possible d’identifier trente et un groupes de deux à huit Osiris à chaque fois issus de mêmes moules ou modèles, un nombre irrégulier qui n’a pas d’explication technique à ce jour. Ces groupes constituent ensemble plus du tiers des exemplaires du site. Parallèlement la mise en évidence de la grande hétérogénéité stylistique des statuettes du site, qui témoigne à la fois de la multiplicité des mains et souvent de la faible maîtrise des techniques de modelage, rend probable l’implication d’artisans moins sculpteurs que fondeurs. Elle permet aussi d’envisager, comme piste de travail, qu’il y eut, pour la fabrication des figurines de cire avant la fonte en métal, intervention d’hommes plus ritualistes qu’artisans. Peut-être, mais pour quel événement religieux ? Les statuettes sont-elles l’expression d’une liturgie récurrente, d’un rituel particulier comme la fondation du monument, ou celle d’une forme spécifique du dieu ? Quoiqu’il en ait été, à ce stade de l’étude, il est surtout possible d’avancer que la fabrication de statuettes d’une forme rédupliquée du dieu Osiris sur le site eut des raisons certainement moins techniques qu’iconographiques voire rituelles.

According to archaeological investigations of the small temple dedicated to Osiris-Iw on the site of Ayn Manawîr in the Kharga Oasis, it was the collapse of two chapels, while still in use, that caused the burial of 384 bronze statuettes, probably during the period of the first Persian domination (525-401 BC). This corpus, with its exceptional archaeological context, is composed above all of figures of the god Osiris. Study of the methods of their manufacture has proven highly useful to understanding their iconography. Indeed, four bronze figurines of Osiris, discovered on the same wooden base, were clearly cast from wax using the same mould. The resulting hypothesis suggests a potential correlation between the use of a single mould for making several statuettes and the intent to display them together on a single base (a well-attested iconography, for that matter). By comparing the “heel to shoulder” heights of all the statuettes, along with a typological analysis, it was possible to identify thirty-one groups of two to eight figurines of Osiris, always made from the same mould or model; there is currently no technical explanation for the irregularity of the number. Together, these groups constitute over one-third of the examples found at the site. At the same time, the great stylistic heterogeneity of these statuettes, which reveals the many hands at work and the often-poor mastery of modelling techniques, means that the artisans probably tended to be casters rather than sculptors. It also suggests, as a line of research, that the makers of the wax figurines – prior to being cast in metal – could have been religious men or anybody else but an artisan. But if so, then for what religious purpose? Are the statuettes an expression of a recurrent liturgy, of a particular rite (such as the foundation of the building), or of a specific form of the god? Whatever the case, at this stage of study it is mainly possible to argue that the reduplication of statuettes of Osiris on this site was done for reasons that were certainly less technical than iconographic, indeed ritualistic.

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