Les ligues nationalistes et l’Action française : un héritage subi et rejeté

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10 mai 2019

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Bertrand Joly, « Les ligues nationalistes et l’Action française : un héritage subi et rejeté », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.39207


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L’Action française a toujours entretenu des rapports complexes avec le nationalisme antidreyfusard dont elle est en grande partie issue mais qu’elle a toujours voulu dépasser. Avant même la fondation de l’AF, Maurras élabore une critique extrêmement serrée de l’idéologie des ligues (ou plutôt, dit-il, de leur absence d’idéologie) et de leur tactique, dont les lacunes expliquent à son avis l’échec final. Cela le conduit d’une part à une stratégie très réfléchie de rupture « culturelle » face aux dreyfusards, avec ce que l’on pourrait appeler une sorte de pédagogie de la violence, et d’autre part à une politique de séduction sélective à l’égard des nationalistes, au sein desquels il distingue avec précision ceux qu’il ménage (Jules Lemaitre, finalement gagné à la cause) et les irréductibles qu’il dénigre (Déroulède).Les résultats obtenus sont inégaux. L’AF va d’abord capter une large partie mais non la totalité de l’héritage du nationalisme moribond à partir de 1902, comme le montre cette année-là le refus définitif de Barrès de se convertir à la monarchie. Ce demi-succès montre que l’AF analysait le nationalisme antidreyfusard de façon incomplète, donc inexacte, et en sous-estimait la réalité idéologique.

The Action française had a complex relationships with the antiDreyfusard nationalism which it partly came from but which it always wanted to outship. Even before the foundation of AF, Maurras worked out an extremely close criticism of the ideology of the leagues – or rather, he said, of their absence of ideology- and their tactics, whose shortcomings, in his opinion, explained their final failure. They led him on the one hand to the adoption of an ideology and well-considered strategy consisting in a “cultural” breaking away from such tactics when facing the Dreyfusards, together with what could be called a sort of pedagogy of violence, and on the other hand to a policy of selective seduction towards nationalists, among whom he carefully distinguished those he handled more gently (Jules Lemaitre), who finally joined the movement, and the diehard he despised (Paul Déroulède).The success was mixed. The Action française first seize a large part but not all the heritage of the dying nationalism after 1902, as was shown that year by the definitive refusal on the part of Barrès to accept the monarchist system.This half success shows that the analysis of the antiDreyfusard nationalism by the Action française was incomplete, and so inaccurate, and its ideological reality was underestimated.

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