Les chroniques de la vie ordinaire dans L’Action française

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20 décembre 2019

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Parkhurst Ferguson Priscilla, « Les chroniques de la vie ordinaire dans L’Action française », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.44385


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Quels seraient les rapports entre un organisme à forte présence politique et la façon dont il véhicule la vie dite ordinaire ? Y aurait-il des domaines d’où la politique serait exclue ? Ou bien l’impulsion idéologique s’infiltre-t-elle jusque dans les recoins apparemment à l’abri du conflictuel ? L’Action française fait-elle œuvre de propagande dans ses chroniques de la vie quotidienne : les sports, la bourse, les chats et chiens écrasés, et même les rubriques codées féminines telles la mode et la cuisine ? Des sondages (non systématiques) dans le quotidien de 1908 à 1934 saisissent la complexité d’une réponse éventuelle à cette question de l’identité du journal politique. Si bon nombre de chroniques, voire la plupart, sont dépourvues de résonance idéologique, d’autres s’inscrivent bien dans un discours immédiatement reconnaissable. La mode et la cuisine/gastronomie, elles aussi, traduisent à l’occasion les préoccupations du journal.L’adresse des chroniques « féminines » se voit particulièrement bien dans les écrits de Marthe Allard Daudet, l’épouse de Léon connu sous le nom de « Pampille ». Bien qu’elle signe des articles de mode aux débuts de l’Action française, Pampille doit sa renommée à ses écrits sur la cuisine, notamment Les Bons Plats de France (1913, rééditions en 1927 et 2008). Elle ne semble pas avoir écrit directement dans le journal sur les sujets culinaires— il est douteux qu’elle se cache sous « Ravigote » qui se charge du Carnet du gourmet dans les années vingt. Il n’empêche que le « chauvinisme culinaire » animant les recettes qu’elle propose identifie le discours culinaire qu’elle tient aux courants de pensée du journal. Malgré les affinités électives entre ce discours et L’Action française, force est de reconnaître que ce discours, la promotion déterminée de la cuisine française sur laquelle il insiste, dépasse, et de loin, ce seul journal. Les thèmes qui sont chers à Pampille– les traditions culinaires et le rejet de nouveautés dites modernes, l’éloge de la cuisinière qui incarne ces traditions– ne lui sont pas propres. Une France qui sort de la Grande Guerre se replie sur ce qu’elle a de solide. En fait, Pampille devance la remise en valeur gastronomique des provinces des années vingt. La force du discours culinaire réside précisément dans ce qu’il réunit dans une même fête toutes les France, toutes les obédiences, tous les partis.

What connects a highly politicized vehicle such as l’Action française to the ordinary, everyday matters that a newspaper necessarily conveys? Are there areas from which politics is excluded or does the political affect every aspect of the medium? A sample of l’Action française culinary and fashion columns from 1908 to 1935 suggests the complexity of any connection. On the one hand, like the advertisements, probably most of these columns have no obvious or even understated political connotations. On the other, like just about every other type of column, both fashion and cuisine lend themselves to strong ideological assertion.Although Mme Léon Daudet, aka “Pampille,” does not seemed to have signed any culinary columns for l’Action française, she was associated with both the newspaper and cuisine. Yet, while Les Bons Plats de France (1913, 1927, 2008) fits well with the nationalism espoused by l’Action française, the culinary nationalism (or chauvinism) that Pampille espouses—insistence on the indisoluble tie between cuisine and place, the construction of France through its regions— reaches well beyond this particular medium. In Pampille’s culinary constructions, the country emerging from a devastating war fell back on its traditions. The strength of this culinary discourse lies in its capacity to bring together all parties, all ideologies in a celebration of France.

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