20 décembre 2019
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Gaetano DeLeonibus, « Discordances du classicisme maurrassien », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.44421
L’interprétation du classicisme maurrassien telle qu’on la retrouve chez Pierre Lasserre et Henri Clouard, respectivement critiques littéraires à l’Action française et à la Revue critique des idées et des livres, émane de la dialectique de la confession– révélation-méditation-conversion– régénératrice du moi et de l’esthétique politique maurrassiens. Mais, à l’apogée de la querelle du classicisme en 1913, une discordance se manifeste. Dans leur enthousiasme, les adeptes établissent un cortège d’auteurs classiques dans lequel s’infiltrent des figures littéraires jusqu’alors exclues par le veto du maître. Accusé de nietzschéisme et cherchant à se justifier auprès de Rome, Maurras dénonce les jeunes « lettrés » de la Revue critique qui venaient de consacrer un numéro spécial à Stendhal et de créer un Prix Stendhal. Clouard et Lasserre se détachent alors de l’Action Française et pendant des années « confieront » à leurs écrits le regret d’une esthétique politique maurrassienne close.