4 mars 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bruno Pottier, « La politique de prohibition et de prévention de la violence des empereurs du IVe siècle », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.48488
L’État romain s’est donné, à partir du ive siècle ap. J.-C., l’objectif ambitieux de bannir diverses formes de violence jugées inacceptables, en recourant à une politique de prévention des meurtres marquée par un durcissement de l’échelle des pénalités. Constantin Ier a ainsi imposé l’équivalence entre les invasions de propriétés commises avec ou sans armes qui étaient bien différenciées au Haut Empire. Cependant, cette mesure a été nuancée par la suite, ce qui montre que la législation était aussi l’objet de compromis changeants entre l’État et les intérêts des élites, en particulier italiennes. Cette politique a compris sous Valentinien Ier et Théodose Ier, de façon contradictoire, une restriction beaucoup plus sévère du port d’armes au moins pour le cas de l’Italie et une extension du droit à l’autodéfense, attribuant ainsi en partie aux particuliers une mission étatique de maintien de l’ordre public. Comme le montrent l’œuvre d’Augustin d’Hippone et le livre de droit syro-romain, cette dernière décision, source de nombreux abus, a été abolie à la fin du ve siècle.