24 septembre 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Hubert Bonin, « Chapitre 10-La Société générale à l’assaut de la place de Lille-Roubaix-Tourcoing. Une Parisienne au cœur des dynasties industrieuses nordistes (entre les deux guerres mondiales) », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.49088
Dépourvue d’ancrage local face à ses concurrentes nordistes, la Société générale, en challengeur, a dû se doter d’un capital de relations pour se doter de la capacité d’enracinement nécessaire au sein de la communauté d’intérêts patronaux régionale. Elle a aussi valorisé son portefeuille de métiers et de savoir-faire nationaux et internationaux, comme le change, au profit des entreprises les plus ouvertes sur les marchés national, européen, transatlantique et colonial. Mais elle a dû également acquérir un art spécifique de gestion des risques de crédit sur des places où les tendances spéculatives du négoce et l’expansion vigoureuse des productions requéraient une vigilance sévère. C’est pourquoi sa réussite et sa compétitivité ont dépendu fortement du portefeuille de talents des directeurs de ses agences, au point que certains d’entre eux ont achevé leur carrière au sein de la direction parisienne.