3 février 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Christelle Veillard, « Hiéroclès, les devoirs envers la patrie et les parents », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.88681
L’article se propose de commenter les passages écrits par Hiéroclès au sujet des devoirs envers la patrie et les parents, passages transmis par Stobée, églogues, III, 39, 34-36 (p. 730, 17 – p. 734, 10 WH) et IV, 25, 53 (p. 640, 4 – 644, 15 WH). L’objectif est d’en comprendre l’économie d’ensemble et de les comparer aux principes qui régissent les mêmes sections chez Épictète et Musonius. La « découverte des devoirs (euresis ton kathekonton) » répond, chez Hiéroclès, à des principes spécifiques. La raison d’être cosmique de chaque devoir peut se comprendre par le biais de deux modèles interprétatifs possibles. Le premier est le modèle des cercles concentriques : la raison individuelle a pour devoir de se constituer elle-même en constituant ses réseaux d’affection, du plus proche (son corps, sa famille) au plus lointain (l’humanité en tant qu’abstraction générique, ou bien la totalité des hommes). Cette double constitution se réalise en suivant la règle suivante : transférer au plus lointain les liens naturellement portés sur le plus proche. Un second modèle nous est ici proposé : le transfert des liens d’attachement et la hiérarchisation subséquente des devoirs s’expliquent par le principe de l’engendrement, plus précisément par la transitivité de l’engendrement, ce que nous appellerons « principe de transitivité générationnelle ». Chaque être a des devoirs envers ce qui l’a engendré, en remontant la chaîne des causes : parents, patrie, dieux. Ce principe de transitivité générationnelle se double à l’occasion, comme chez Épictète cette fois, d’un principe nominal : c’est en partant de la définition de la chose considérée, que l’on en déduira les devoirs à accomplir.