24 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Sandrina Cirafici, « 4. Salus ex aquis : naissance et mort d’une station thermale au pied des Alpes suisses », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.97473
Promue « perle des stations balnéaires » grâce à ses sources salées, Bex-les-Bains, située dans le Chablais vaudois, au pied des Alpes suisses, a dû son existence, son succès et son déclin à des facteurs dont l’analyse s’avère passionnante : la volonté de se libérer de la dépendance envers le sel français, qui valut à la région la découverte de la première source salée de Suisse en 1554 ; la difficulté d’extraire un sel mixé dans la roche par la formation des Alpes, qui freina le développement thermal aux heures où fleurissaient bains et traités de balnéologie ; les premières thérapies qui débutèrent avec les sous-produits liés à la fabrication du sel (air brumisé par les bâtiments de graduation, vapeurs des chaudières, eaux-mères) ; la mobilisation des citoyens et des médecins face à la volonté d’abandonner une exploitation trop coûteuse, et leur idée de dessaler sur place la roche, qui permit à la station thermale de prendre son essor ; les notices médicales vantant les vertus thérapeutiques des eaux salines et des eaux-mères pour les pathologies liées à la prédominance du système lymphatique ; les traitements contre le goître, les scrofules, la tuberculose, les névroses et la stérilité ; les patients célèbres ; les doutes enfin des docteurs quant à l’efficacité réelle de la thérapie saline face aux progrès de la médecine, tandis que la station subissait les contrecoups des deux guerres mondiales avant de partir en fumée…