24 juin 2020
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Inês Amorim, « 5. Le sel, l’« épine dorsale de la force d’une nation » : impôts et consommation de sel par les pauvres en Inde dans la deuxième moitié du XIXe siècle », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.97603
Les réflexions sur les conceptions plurielles de la consommation de sel, en particulier sur l’hygiène et la physiologie du sel (relations entre sel et santé) ont été au centre des discours de la deuxième moitié du XIXe siècle, dans le contexte de l’évolution de la médecine et de la lutte contre les maladies virulentes. Un des textes qui mérite une attention spéciale c’est A Hand-Book of Common Salt, publié en 1882, par le chirurgien militaire James Joseph Louis Ratton, major de l’armée de Madras, en Inde, Empire Britannique. Les arguments avancés pour justifier en quoi le sel était la force d’une nation (de nature politique, commerciale, de la santé) ont abouti à la comparaison des méthodes de production du sel en Europe, à la réflexion sur les barrières à sa commercialisation (les monopoles et des impôts) et à la consommation différentielle. L’accent a été mis sur le cas de l’État Indien de l’Empire britannique et son intérêt pour un monopole total de la production en Inde, ce qui a impliqué le contrôle des salines portugaises en Goa, après la signature du traité Anglo-Portugais de 1878. Nous proposons une approche préliminaire qui confronte la réalité complexe de la production de sel (taxé) en Inde britannique et ses effets sur sa consommation (différentielle) parmi les populations pauvres.