24 juin 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Thierry Sauzeau, « 23. Des sauniers et leurs propriétaires en Saintonge au XVIIIe siècle », Presses universitaires du Septentrion, ID : 10.4000/books.septentrion.98648
Au XVIIIe siècle, les sauniers des Isles de Saintonge (marais de Brouage, de la Seudre et d’Oléron) constituaient une population originale. Les salines charentaises reculaient face à la vase qui les bouchait peu à peu. Le métier était en crise à la fin du XVIIIe siècle. Ces travailleurs ruraux n’étaient pas propriétaires de la terre qu’ils exploitaient. Ils ne maîtrisaient pas non plus leur production : le sel de mer, obtenu par évaporation dans les marais. Ils étaient dépendants de leurs propriétaires qui décidaient des ventes. Ils subissaient aussi les conséquences des crises internationales qui stoppaient le commerce et le dirigeaient vers leurs concurrents portugais. La vie dans les marais saintongeais était rude. Les sauniers étaient pauvres, leurs maisons et les objets du quotidien étaient de faible valeur. Ils étaient vulnérables face aux épidémies de fièvre des marais et leurs enfants en mourraient en grand nombre. C’est pourquoi ils développaient des stratégies de survie. La pluriactivité rurale et maritime leur apportait des revenus complémentaires. La proximité avec les marins donnait à leurs enfants l’accès aux métiers de la navigation.