18 janvier 2024
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Nathan Metra, « Monologues de la fureur », UGA Éditions, ID : 10.4000/books.ugaeditions.33443
L’exhortation faite aux Muses de chanter la colère d’Achille au début de l’Iliade d’Homère suggère que littérature et colère sont originellement liées. Bien plus tard dans l’histoire littéraire, Le Bruit et la Fureur de William Faulkner pose comme une évidence la conjonction de la fureur et du monologue intérieur. Le présent ouvrage cherche à comprendre, par l’analyse comparative de sept romans* du XXe siècle usant du procédé monologique, ce qu’il y a de si manifestement furieux à l’intérieur du monologue intérieur. L’âme s’y dévoile au naturel, c’est-à-dire dans une forme nécessairement débordante, obligatoirement impérieuse ; assaillie de toute part, dépassée par un monde jamais en repos, elle pose malgré elle les questions qui n’ont pas de réponse, et se condamne à la fureur du verbe. * Lieutenant Gustl et Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler (1901 et 1924), « Pénélope » dans Ulysse de James Joyce (1922), Le Bruit et la Fureur de William Faulkner (1929), Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin (1929), La Route des Flandres de Claude Simon (1960) et Quelqu’un de Robert Pinget (1965).