Jane Austen ou la déchirure

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En s’appuyant sur la totalité de l’œuvre austénienne, cette étude analytique se propose de mettre en évidence l’écriture serrée d’Austen ainsi que ses ambivalences. Plaçant le lien à Autrui, la sociabilité, les notions de bienveillance et de civilité au cœur de ses préoccupations, la romancière de l’union, conservatrice, offre dans ses écrits une éthique de l’attachement aux échos shaftesburiens. Adepte du maillage et de la médiation, voire de la remédiation – la maladie occupant une place à la fois centrale et originale dans sa réflexion – Austen tisse un textus étroitement ficelé, faisant refluer sous sa surface ordonnée une fascination qu’elle cherche à masquer (car elle la juge inconvenante ou anxiogène) mais qui va l’établir en romancière de l’Ego et de la déchirure, travaillée par le désir, le moi et son « immense nappe d’ombre ». Une écriture serrée, tendue par-dessus une fêlure et aiguillonnée par ses ambivalences, qui inscrit Austen, dès ses premiers romans, dans la mouvance romantique. Pour l’auteur, c’est dans cet entrelacs complexe de mailles tiraillées, dans ces tensions du tissu et ces tentatives – parfois désespérées – de rapiècements, dans ces inter-dits, ces fils et cette trame du dessous, que résident la richesse, la beauté et le plaisir du texte.

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