13 septembre 2022
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Jean-Christophe Fichou, « La naissance technique d'une industrie : la conserverie de sardines à l’huile », Cahiers François Viète, ID : 10.4000/cahierscfv.1060
La méthode utilisée pour conserver des sardines à l’huile est simple. Elle est mise au point dès 1810 et n’a pas variée jusqu’à nos jours. Certes les procédés de fabrication ont été améliorés, mais les différentes étapes pour parvenir au produit fini sont inchangées depuis deux siècles. L’appertisation des sardines, comme on le dit encore à l’époque, ne demande pas des investissements financiers trop élevés ni des connaissances techniques étendues. Un entrepreneur décidé et enthousiaste peut, en 1855, se lancer dans cette aventure industrielle sans problème majeur avec 30 000 francs en poche, selon Caillo. Mais le chemin est long de l’invention vers 1800 par Nicolas Appert à l’innovation vers 1820 par Joseph Colin, et il est plus difficile encore de passer à la diffusion en grand de cette nouvelle industrie vers 1850. Les avis sont très partagés quant au dynamisme et au courage commercial des négociants à l’initiative du succès. Si Sylvain Peyron construit son usine en 1850 c’est bien après avoir noté les succès lorientais du juge Blanchard et de la demoiselle Le Guillou : « les beaux résultats que cette industrie nouvelle avait procurés [...] ne tardèrent pas à être connus et à donner l’éveil de la spéculation ». Mais pour Caillo, l’allégresse est loin d’être partagée par tous : au Croisic, des établissements pour la mise en conserves des sardines ont bien été créés mais ces fabriques « toutes faites par des étrangers, n’ont trouvé ni sympathies, ni imitateurs parmi nos concitoyens ». L’apparition comme la disparition subite de maisons de conserves de sardines dans les annuaires départementaux prouvent à l’évidence que si les créations sont nombreuses, les faillites aussi.