1 septembre 2022
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Gérard Emptoz, « Achille le bel (1847-1930), un chimiste innovant tenu à l’écart par ses pairs », Cahiers François Viète, ID : 10.4000/cahierscfv.2943
L’histoire de la chimie a retenu que deux chimistes, le Français Achille Le Bel, et le Hollandais Jacobus Van't Hoff (1852-1911) ont été les co-fondateurs de la stéréochimie moderne pour avoir proposé séparément et sans aucune concertation, la théorie de la dissymétrie moléculaire en 1874. Quatorze années après sa découverte, Le Bel décidait de rechercher la reconnaissance de ses collègues français en présentant sa candidature à l’Académie des sciences, et obtenir ainsi une notoriété méritée. De son côté, Van’t Hoff recevait les fruits de sa découverte en obtenant des chaires de professeur dans de grandes universités à Amsterdam, puis à Charlottenburg, et le premier Prix Nobel de chimie en 1901. Pour Le Bel, après huit candidatures malheureuses à l’Institut, le qualificatif de « refusé » peut s’appliquer. Le poids des réseaux en place dans les institutions scientifiques de l’époque et aussi des affrontements au sein des chimistes français ont contribué à ces échecs. En étant finalement élu en 1929, Le Bel aura fait les frais des tensions au sein du monde scientifique national.