1 juillet 2013
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Dominique Gonçalves, « La politique de concession de titres de Castille et de grandesses d’Espagne à La Havane entre 1759 et 1833 », Cahiers des Amériques latines, ID : 10.4000/cal.2149
Après la perte de la place forte havanaise en 1762 et sa récupération lors du Traité de Paris, la Couronne espagnole entreprend de la rendre inexpugnable en confiant une partie de sa défense aux élites créoles mieux acclimatées. Ce risque politique est contrebalancé par une distribution de titres de Castille et de grandesses d’Espagne d’une ampleur inégalée. L’ambition étant de conforter le loyalisme de cette élite, attendu qu’une aristocratie n’a vraiment de sens qu’en liaison avec une monarchie. De Charles III à Ferdinand VII, les rois d’Espagne ont ainsi consolidé une société créole qui fut un des piliers espagnols en Amérique, ce qui explique aussi l’absence de lutte pour l’indépendance à Cuba au début du xixe siècle. Par ailleurs, le détail des concessions de titre montre combien l’élite a pu influencer la décision du monarque, illustrant par là qu’elle était pleinement associée à la construction de son identité. Ce qui, déjà, suggère que la relation élites-monarchie n’était pas simplement verticale.