12 juillet 2013
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Marina Franco, « Exil et terrorisme d’État en Argentine », Cahiers des Amériques latines, ID : 10.4000/cal.2463
Fondée sur la doctrine de la sécurité nationale, la dictature militaire argentine des années 1970 a construit un discours visant à éliminer les ennemis politiques conçus comme « subversifs ». Au cours de l’année 1978, alors que la phase de répression la plus violente se terminait, les militaires ont commencé à dénoncer une sorte de « campagne anti-argentine » menée par les agents de la subversion internationale, notamment les exilés argentins vivant à l’extérieur. À partir de ce moment, les émigrés politiques ont été la cible d’un discours militaire dénonçant la subversion argentine à l’extérieur et présentant une image « diabolisée » des exilés. Les exilés sont ainsi devenus un « autre négatif », comme les « guérilleros » l’étaient au début de la répression. Cet imaginaire a survécu jusqu’à leur retour en Argentine : en effet, ceux-ci ont souffert d’une stigmatisation due à leur séjour à l’étranger et ces images ont conditionné l’identité et la représentation qu’ils ont désormais d’eux-mêmes.