20 décembre 2023
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Blandine Demotz, « Étouffer le conflit : la religion comme outil d’inclusion diplomatique dans les lettres de Thomas Cromwell aux ambassadeurs Wallop, de Casali et Chapuys », Caliban, ID : 10.4000/caliban.11318
De 1532 à 1540, Thomas Cromwell est ministre principal du roi Henri VIII, alors que le processus de rupture entre Rome et l’Angleterre est presque consommé. Appeler à l’union des Princes par la religion permet de ménager la place de l’Angleterre dans la diplomatie européenne. Ainsi, dans les lettres diplomatiques de Cromwell, on constate que le positionnement religieux de l’Angleterre est adapté en fonction de l’interlocuteur, ce qui permet un rapprochement diplomatique avec les Princes européens. L’étude de la correspondance de Cromwell avec les ambassadeurs John Wallop, ambassadeur anglais en France, Gregorio de Casali, agent pour l’Angleterre auprès du pape et Eustache Chapuys, ambassadeur pour Charles Quint auprès de la cour d’Angleterre, s’avère éclairante : comme Cromwell construit son discours sur l’idée qu’il se fait de la religion de son interlocuteur, pour arriver à un consensus stratégique, alors, le motif religieux – sujet de discorde entre Henri VIII et les princes chrétiens – devient un outil de rapprochement diplomatique. Ainsi, dans les lettres de Cromwell, on propose de comprendre l’appel à la religion comme un usage rhétorique permettant de se prémunir des critiques en invoquant des valeurs morales communes indiscutables, dans une forme de tolérance religieuse.