31 mai 2018
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Jean-François Savang, « « Ta en tê phonê » », Carnets, ID : 10.4000/carnets.2631
Dans cet article nous allons nous interroger sur la valeur de la notion de voix telle qu’elle a été problématisée depuis le Peri herménêias d’Aristote. Plus précisément, nous allons nous focaliser sur l’expression « Ta en tê phonê » qui signifie littéralement « ce qui est dans la voix ». En effet nombre de traductions déterminent précisément « ce qui est dans la voix » par les « mots », les « paroles », les « sons vocaux », ou les « sons ». Or l’expression de la voix dans le texte d’Aristote fait aussi référence à l’indéfini « ce », à l’enjeu d’une indétermination du langage dans la voix, comme en témoigne chacun à leur façon Henri Meschonnic et Georgio Agamben. Meschonnic déduit notamment de la critique des traductions de la voix chez Aristote, l’héritage d’une institution du signe qui s’est progressivement étendue à l’ensemble de la théorie du langage.