2 février 2016
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Mathieu Dijoux, « Mal fou arda Nerbona », Carnets, ID : 10.4000/carnets.333
Fondé sur un commentaire de la prise de Narbonne telle que la rapporte la seule version vénitienne (V4) de la Chanson de Roland, le présent article entend étudier la part d’ombre de la violence que révèle la chanson de geste. Contrepoint manifeste à la célébration de la bravoure héroïque, l’épisode s’attache à condamner la froide brutalité des guerriers chrétiens et invite par là même à une réévaluation de l’imaginaire épique de la violence. De fait, dans l’ensemble des sept versions formant le corpus français de la Chanson de Roland, l’éloge des prouesses guerrières n’occulte jamais la face inquiétante de la violence. La réévaluation ici entreprise conjuguera deux approches anthropologiques qu’a priori tout oppose : les théories de Georges Dumézil et de René Girard permettent en effet d’appréhender, sous des angles dissemblables mais complémentaires, un imaginaire ambigu qui s’incarne de manière particulièrement sensible dans le personnage du héros éponyme.