5 février 2019
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Volker Dehs, « Un carrefour des Voyages extraordinaires », Carnets, ID : 10.4000/carnets.9069
Le texte de l’une des pièces les plus insolites de Jules Verne, le Voyage à travers l’impossible, est resté inédit pendant plus de cent ans. Après une seule mise en scène à Paris en 1882-83 et 97 représentations, cette pièce n’a connu qu’un succès mitigé et tomba vite dans l’oubli. Écrite en collaboration avec le dramaturge Adolphe d’Ennery, à mi-chemin entre le premier et le dernier des Voyages extraordinaires, elle constitue un singulier texte métatextuel s’en prenant, par son caractère purement fantaisiste, au genre rationnel des romans de la série et en recourant, par des allusions intertextuelles, à l’œuvre d’E.T.A. Hoffmann. Le présent article démontre comment Jules Verne, par un retour au genre dramatique et tout en évoquant quelques-uns de ses titres les plus célèbres, prend ses distances vis-à-vis de l’idéologie scientiste qui lui fut imposée par le programme de son éditeur Hetzel et intimement associée à l’auteur, dès son vivant, par ses lecteurs et l’opinion publique.